critique de SCREAM

Les légendes ne meurent jamais. Un adage qui colle parfaitement à la saga SCREAM, phénomène pop des 90s qui n’a de cesse de faire son come-back (dans les années 2010 et maintenant 2020). Le réalisateur Wes Craven n’est plus, c’est donc le duo Matt-Bettinelli Olpin et Tyler Gillett qui s’y colle, deux grands fans du film original qui compte bien se mesurer à cet opus magnum souvent copié mais jamais égalé.

Conscients que tout a déjà été dit sur Ghostface, les cinéastes appuient le propos méta (déjà présent dans les précédents) et ne rechignent pas à présenter les mêmes décors pour bien faire comprendre aux spectateurs que tout se répète encore et encore. Tout recommence, rien ne se termine vraiment. L’introduction joue la redite, mais ne sacrifie pas sa victime. Point de départ habile qui laisse augurer un espoir d’inventivité dans une longue série de répétitions. Même Craven n’était plus parvenu à réinventer le mythe avec un quatrième volet bien décevant. La version 2022 a beau convoquer les trois anciens (incarnés par Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette), rien ne fonctionne jamais très bien ici, la faute à un scénario enchaînant les blagues référencées parfois stupides et n’offrant jamais son lot de surprises annoncées. Mais le pouvait-il vraiment ?

La question se pose clairement et on a l’impression que les cinéastes se battent constamment avec leur envie de se référencer au film original, puisant alors dans une forme d’ironie globale qui ne convainc guère. Pas plus que le jeu des acteurs, que ce soit la nouvelle ou l’ancienne génération. Si David

Arquette est celui qui s’en sort le mieux, difficile de dire la même chose pour ses partenaires Neve Campbell et Cournetey Cox. Eteintes, elles traversent le long-métrage avec une énergie proche du néant. Il faut dire que Sydney s’est peu à peu transformée en personnage invincible, ne connaissant plus la peur ni aucune autre forme d’émotions. Dans ce contexte, difficile pour l’actrice de donner de l’épaisseur à son personnage qui baigne, lui aussi, dans une forme de distance constante qui devient rapidement agaçante. Quant à la nouvelle génération, et malgré de belles prestations déjà émises par certains (comme Dylan Minnette ou Mason Gooding), il faut bien avouer qu’aucun ne livre une prestation mémorable.

Reste alors l’aspect visuel et l’ingéniosité éventuelle des meurtres. Si quelques séquences sauvent le tout, je dois bien avouer que c’est là aussi une déception. Aucune mort véritablement marquante, aucun effet réellement surprenant. SCREAM s’enfonce dans son piège méta, laissant consciemment les spectateurs sur la route pour leur rabâcher que tout ceci est encore et toujours une interminable mise en abîme. Difficile dans ce contexte de prendre du plaisir devant un énième épisode qui en appelle (malheureusement) d’autres…

AVIS GLOBAL : Affichant de grandes ambitions, ce nouvel épisode de la saga SCREAM s’avère finalement assez sage et manque d’inventivité. Seules quelques apparitions de Ghostface sauvent l’ensemble du naufrage…

NOTE :

Note : 1.5 sur 5.

SCREAM 1h54

Actuellement disponible en VOD sur Rakuten Tv.

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