Jugé Coupable, un combat pour une cause juste

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En version originale, JUGE COUPABLE s’intitule TRUE CRIME. Un titre bien plus ambigüe qui aurait mérité une traduction littérale. Dans tous les cas, ce film réalisé par Clint Eastwood possède une puissance indéniable qui ne fut pas l’un de ses plus grands succès.

Cabochard, amateur de femmes et de boissons fortes, Steve Everett (Eastwood), grand reporter qui avoue son penchant immodéré pour les sujets chocs, finit par se faire licencier du « New York Time ». Il échoue sur la côte Ouest à « l’Oakland Tribune ». Là il est chargé de reprendre une enquête interrompue après la mort accidentelle d’une jeune collègue. Cette dernière etait chargée de couvrir l’execution d’un criminel noir, Frank Beechum (Isaiah Washington), condamné pour le meurtre d’une caissière. Très vite, Everett à de sérieux doutes sur la culpabilité de Beechum, qui doit être éxécuté à minuit.

Adapté d’un roman écrit par Andrew Klavan en 1995. Eastwood s’en empare pour réaliser un mélodrame poignant sur un homme qui se bat pour convaincre le monde entier de son innocence. En incarnant le fougueux Everett, Clint retrouve le genre de personnage qu’il adore, entre cynisme et véritable puissance d’évocation. En effet, ce dernier se prend soudainement de passion pour cette histoire qui agit sur lui comme un véritable électrochoc. Il est le poumon du scénario, celui qui est capable de faire bouger les choses. Le personnage et l’acteur se confondent, le journalisme pour l’un, le cinéma pour l’autre. Les deux veulent faire avancer les choses et bousculer une société bien ancrée dans ses principes.

Certes, JUGÉ COUPABLE n’est pas le film le plus abouti de son auteur, mais il est d’un tel humanisme qu’il est difficile d’y être insensible. Accueilli par des critiques assez défavorables à sa sortie, il ne rapportera que 30 millions de dollars dans le monde, un score qui empêche toute rentabilité (il fut produit pour 56 millions). Aujourd’hui, c’est probablement l’un de ses films les moins reconnus et qui n’a pas forcément gagné de popularité au fil des années. C’est bien dommage car je le trouve très pertinent (et encore davantage aujourd’hui).

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