Halloween Kills, la traque chaotique de Michael Myers

Ce qui est assez ironique, c’est qu’on avait presque plus de peur en 2018 lors du reboot / suite que sur celui-ci. Annoncé en grande pompe, le retour de Jamie Lee Curtis et du terrifiant Michael Myers fut finalement assez surprenant dans sa structure, se concentrant principalement sur ses personnages. David Gordon Green a respecté le matériau d’origine du grand John Carpenter tout en lui offrant une modernisation bienvenue.

Du coup, ce HALLOWEEN KILLS apparaissait déjà comme une rallonge peu utile. Myers, brûlé vif chez Laurie Strode, cette femme hantée par son passé. C’était une belle fin, non ? Pourtant, le cinéaste avait déjà un projet de trilogie sur la table ce qui fait de ce deuxième film une intention à part entière (et pas

seulement générée après de bonnes recettes). Se déroulant dans la continuité du précédent, KILLS démarre fort et tente le coup des personnages avides de vengeance avec quelques nouvelles têtes. En parallèle, on suit le parcours de l’Officier Hawkins (Will Patton et Thomas Mann dans sa version « jeune ») après l’arrestation de Myers il y a plus de quarante ans. Enfin, Laurie Strode est contrainte de rester à l’hôpital suite à ses blessures. Un beau programme en somme.

Malheureusement, difficile d’y trouver son bonheur tant l’ensemble paraît brouillon. Se concentrant davantage sur les massacres, le réalisateur perd cette atmosphère particulière qu’il avait réussi à instiller dans le précédent. La vendetta des habitants de Haddenfield est d’un inutilité absolue puisque Myers est devenu une sorte d’être hybride qui ne peut tout simplement pas mourir. Rabâché à outrance, ce parti-pris était déjà expliqué dans le premier opus. Avec son seul pitch, David Gordon Green fait s’évaporer toute tension, d’autant qu’on sait pertinemment qu’un troisième film viendra clôturer l’histoire. Le gros problème ? Que cette vengeance prenne le pas sur tout le reste, culminant vers une ridicule prise de conscience quand les habitants veulent absolument en découdre.

HALLOWEEN KILLS souffre d’un manque de rigueur dans l’écriture et de mauvaises idées, tout simplement. Outre la vendetta, il y a celle de laisser Strode sur son lit d’hôpital alors que Jamie Lee Curtis était clairement l’atout numéro un du récit. Et puis, il y a l’étude psychologique de Myers qui ne sert pas à grand-chose puisqu’on a décidé de tout balayer d’un revers de la main en faisant de lui un simple monstre (on n’est pas loin de nous le présenter comme un démon, ce qu’il sera peut-être dans le prochain, qui sait…). Pour finir, la continuité avec le précédent volet est malvenu car elle empêche toute forme de nouveauté. KILLS est donc une longue transition, parfois traversée par de redoutables massacres, mais rarement bien pensée. La fin, discutable, promet au moins de la nouveauté dans le HALLOWEEN ENDS qui sortira en fin d’année. Celui-ci a d’ailleurs la bonne idée de situer son récit plusieurs années après KILLS…

AVIS GLOBAL : HALLOWEEN KILLS n’a malheureusement rien à offrir et se contente d’enchaîner les poncifs, là où son prédécesseur avait réussi à installer une belle ambiance. On évite le naufrage grâce à quelques séquences bien mises en scène et des flash-back plutôt bien amenés.

NOTE :

Note : 1.5 sur 5.

Actuellement disponible en VOD sur Rakuten Tv.

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